Au chai de Montégut-Plantaurel : les premières mises en bouteilles de l’année

Publié le par octapeh

Établissement d’éducation spécialisé de l’Association pour adultes et jeunes handicapés (APAJH), « Les terroirs du Plantaurel » font travailler une cinquantaine de personnes et favorise l’insertion professionnelle des personnes en situation de handicap autour de deux pôles d’activité : la production de spécialités du terroir et la viticulture.

À la sortie du village de Montégut, une boutique met l’eau à la bouche. Fabrication artisanale et locale de A à Z. « Nous avons une ferme d’élevage, un abattoir, un atelier cuisine et un atelier conserverie » explique Mathias Piquemal, nouveau directeur adjoint de la structure. Et pour accompagner ces spécialités ariégeoises, les Terroirs du Plantaurel produisent des vins ariégeois (1). En ce début de mois d’avril, Jean Louis Thouet, responsable de la production viticole des terroirs, chapeautait devant la presse la première mise en bouteille de l’année. « Aujourd’hui, nous conditionnons 180 hectolitres : 9000 litres de rosé, 5000 litres de blanc et 4000 litres de rouge. Car la majorité de la production de vin rouge sera mise en bouteille à la fin de l’année, pour des « rouges charpentés ». Sur le parking de l’établissement où se trouvent la boutique et le chai, le camion-atelier fait défiler les litres de vin. Les bouteilles dansent sur la machine, se remplissant, se bouchant, avant d’être récupérées « tirées-bouchées » en sortie de machine par quatre des employés de l’équipe viticole des Terroirs du Plantaurel.

Robert Lala, œnologue, est présent pour l’opération. Cet expert, enseignant au centre de viticulture et d’œnologie de Toulouse, a composé les cépages des vins du Plantaurel. « Nos blancs sont composés d’un cépage à base de chardonnays, de sauvignon et de chenin, qui nous permet d’obtenir deux types de vins. Nous produisons un vin blanc frais, vif et fruité pour une consommation rapide ; mais également un vin de garde grâce aux chardonnays et aux chenin. Nous envisageons d’ailleurs de faire un élevage plus long afin de produire un vin de bouche. » Un tiers de la production de blanc est conservée en barrique pour obtenir « un vin aux arômes de fruits secs, vanillé, toasté précise l’œnologue. Pour le rosé, avec la mode des vins de couleur pâle, les Terroirs ont opté pour une macération mixte par saignée (macération du jus avec les peaux de raisins, ce qui teinte le vin) et pressurage (pressage du raisin qui reste peu en contact avec les peaux). « Nous obtenons ainsi une jolie couleur « œil de perdrix », pour un produit plein de vivacité, de fraîcheur est très aromatique. Il offre à la fois acidité et rondeur et c’est ce qui est recherché dans le rosé. » Pour la production de vin rouge, l’œnologue explique que la nécessité d’une maturation plus poussée soumet le produit à l’effet de « millésime ».

De fait, la qualité du vin est étroitement liée aux conditions climatiques de l’année. « 2008 a été une année un peu difficile entre le mildiou et la pluie, du coup nous ne produirons qu’une moitié de récolte. Avec la cuvée 2008, nous aurons un rouge frais, fruité, assez souple, très bien pour accompagner une cuisine traditionnelle. Nous aurons également quelques vins de garde, qui pourront mûrir 3 à 5 ans. »

Cette production est issue de deux vignobles. L’un de 12 hectares à Montégut et un autre de 6 ha sur Varilhes. L’équipe viticole encadrée par Jean-Louis Thouet est composée de six personnes qui travaillent les vignes de manière traditionnelle. Ainsi, à Montégut, les vendanges se font à la main, avec l’aide d’une vingtaine d’intervenants extérieur.

Cet article a été publié sous la signature de Marie-Lise Cans dans l’édition papier du 10 avril 2009

Publié dans News régions

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